Hook Hand Thug: Go, live your dream.
Flynn Rider: I will.
Hook Hand Thug: Your dream stinks. I was talking to her.
Mais ou était passé Disney ? C'est la question que l'on pourrait se poser tant le mot animation rime aujourd'hui avec Pixar ! Il se trouve que Disney a toujours été là !
En effet, ce que l'on sait moins, c'est que Pixar Animation Studios appartient à la société Walt Disney Pictures depuis 2006, et qu'il travaille ensemble, non sans quelques tensions, depuis 1995. Évidement il y a tout de même une différence. Pixar produit les films et Disney ne fait que les distribuer. Il existe cependant un autre studio d'animation sous Walt Disney Pictures nommé Disney Animation Studios, qui tente de faire subsister l'imagerie et l'esprit de Disney dans une décennie dominée par la modernité de ton et de style incarné par Pixar avec Toy Story (1995), Finding Nemo (2003) ou encore Wall E (2008) pour ne citer que ceux là. Dans une autre mesure, en bon rival on retrouve Dreamworks Animation Studios avec Shrek (2001) , Madagascar (2005) ou Kung Fu Panda (2008) mais de manière plus inégale.
Disney à pourtant tenter de tirer timidement son épingle du jeu, et après deux tentatives un peu fade sans être déplaisante : Volt (2008); The Princess and the Frog (2009), il semble que le studio légendaire vient de trouver avec Tangled l'inspiration parfaite qui va permettre une refonte totale de l'esprit Disney, tout en gardant la structure solide qui fait la singularité de ses œuvres. Pour le dire plus simplement, il s'agit de trouver un équilibre subtil entre classicisme et modernité.
Afin d'orchestrer cette refonte, les réalisateurs ont opter pour un pari ambitieux, qui n'est pas sans risque, le choix d'un conte des frères Grimm : Princesse Raiponce. Dénominateur commun efficace il est vrai, puisque tout le monde connait ou à entendu parler de ce conte ou une jeune princesse à la chevelure tentaculaire est retenue de force dans une tour abandonnée au milieu de la forêt, mais aussi retour à une matrice originelle qui à fait les beaux jours de Disney : Le conte traditionnel, topos ancestral incarné par les figures symboliques de la princesse, du château merveilleux et de la sorcière castratrice. Quelles sont alors les procédés cinématographiques qui vont élever ce conte de facture classique au rang de spectacle moderne ?
S'inspirant en premier lieu de l'approche subversif de Shrek, les créateurs de Raiponce veulent bousculer les codes du conte sans pour autant basculer dans la parodie et sacrifier la poésie, essence même du spectacle Disney. Accélération des dialogues et second degrés sont alors convoqués. Les échanges verbaux sont succulents et s'appliquent à retranscrire ce qui est à l'œuvre aujourd'hui dans la série télévisée américaine : Punchline, sarcasme et trop plein de paroles. Il s'agit aussi de créer des personnages capables de mettre à l'épreuve les codes classiques, de les déconstruire pour les reconstruire par le rire. Disney se moque de Disney et ça fait du bien. Pour autant, on conserve la structure classique des chansons qui, à la manière des comédies musicales, s'insèrent dans la narration. Raiponce se veut résolument plus léger et n'hésite pas déployer des grand moments burlesques, de purs gags visuels comme quand notre princesse tente en vain de faire rentrer Rider (aventurier intrépide) dans une armoire. L'héroïne est comme à l'habitude affublée d'acolytes singuliers, ici un petit caméléon et un cheval au fort tempérament répondant au nom de Maximus, avec certitude le meilleur personnage du film!
Autre changement bienvenu qui était déjà à l'œuvre dans Volt, c'est le concept d'accélération aussi bien que de mouvement continue, qui offre, avec le recours à la 3D, un spectacle grandiose, ou quand l'animation prend le meilleur des films d'actions. Les séquences de poursuites à cheval sont enivrantes de par leur vitesse, et la grande séquence où le barrage d'eaux se déverse sur les protagonistes est monumentale, preuve que les films d'animations utilisent au mieux la 3D. Raiponce est pour cela exemplaire. Suivant à la lettre les préceptes de « Seigneur Dieu tout puissant James Cameron », le travail de profondeur de champs est remarquable. Travaillé avec subtilité, le tout devient magique quand nos deux héros, assis dans une petite barque, admirent avec contemplation les milliers de lanternes multicolores qui s'échappent de la ville. Jouant avec le reflet des centaines de lanternes sur l'eau, nos yeux déboussolés se perdent dans le plan, ciel et mer se confondent, puis, par la magie de la stéréoscopie, deux petit lampions se détachent du fond et se mettent à valser ensemble tandis que Raiponce et Rider, perdus dans l'immensité de ce spectacle de lumière, sentent naitre leur amour. Pure poésie, magie de Disney.Une beauté plastique somptueuse de par l'exellence de l'animation. Il suffit que Raiponce passe furtivement la main dans ses cheveux, et on jure rien qu'un instant d'avoir devant les yeux une véritable actrice.
Raiponce aborde avec justesse le thème de la perte de l'innocence et la quête d'identité. Elle doit quitter cette tour, découvrir le monde et, par la même occasion découvrir qui elle est. Flyn Rider sera le prétexte parfait pour se délivrer de l'emprise de sa mère. Le film, parce qu'il raconte la découverte d'un monde, convoque également les thèmes déjà présents dans Avatar (2009). Jake Sully, tout comme Raiponce, voit la découverte de Pandora comme une révélation. Une nouvelle réalité s'offre à la lui, une réalité ou il doit tout réapprendre : Sentir, toucher et voir à nouveau. Quand Raiponce quitte sa tour au début du film, l'idée n'est pas différente.
On peut même dire que la séquence relève presque du mimétisme en comparaison de celle où Jake utilise son Avatar pour la première fois. Récurrence du gros plan sur les pieds touchant le sol, prise de conscience d'une nouvelle perception des choses puis accélération du personnage qui se met à courir dans une euphorie frénétique. Dans les deux cas il s'agit d'une renaissance. La chanson d'amour entre Flyn et Raiponce fait d'ailleurs écho à la phrase culte du film de Cameron. Nommée « I see the light », on peut retrouver ce genre de paroles : « Now I'm here and suddendly, I see » qui rappelle évidement le "I see you" des Navy's.
On a dit le film doté d'un ton plus léger, notamment grâce à une humour efficace, il n'empêche que les dernière minutes vous rappèleront sans aucun doute les séquences les plus sombres de Disney. Quand le décors féerique s'estompe et laisse place à une lumière expressionniste et une atmosphère inquiétante, on reconnaît alors la capacité du studios à jouer avec les tonalités de manière impressionnante.
Raiponce avait pour mission de réconcilier le public avec Disney, il mérite en tout cas tout les honneurs, dont celui de recoller à l'éternel slogan du studio : Des chefs d'œuvres à voir et à revoir.
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RépondreSupprimer8 bonnes raisons pour voir RAIPONCE :
RépondreSupprimer- Le charme de l'héroïne
- La scène où elle doit enfermer Ryder dans le placard.
- La scène où elle découvre le monde, avec une alternance joie/tristesse montée cut et la tête "ras-le-bol" de Ryder.
- La scène dans la taverne, où les gros bras chantent leurs rêves. Hilarant.
- La première scène avec le cheval, inattendue, absurde, et si drôle.
- La scène du lancer de lampion, en 3D.
- La poêle à frire.
- la chevelure magique. Franchement ça le fait.
4 bonnes raisons d'aller voir RAIPONCE mais de sortir en se disant "dommage quand même" :
- La méchante, assez méchante, mais pas trop méchante. C'est pas la sorcière de BLANCHE NEIGE ou celle de LA BELLE AU BOIS DORMANT. J'étais presque triste quand elle est morte.
- Les chansons, sympathiques, mais pas à la hauteur des classiques.
- La fin, trop mièvre, même pour un Disney.
- Une petite perte de rythme parfois.
Un film qui présage un bon renouveau pour Disney tout de même. Agréable à regarder, drôle, bien fait. Espérons que le prochain sera du même calibre, et même encore mieux !
++
Thomas K.