mardi 8 mars 2011

Paul


Clive Gollins : Agent Mulder was right!
Paul: Agent Mulder was my idea!

Les fans de comédies américaines autant que les passionnés de science fiction, ou devrais-je plutôt dire « geeks », attendaient avec impatience la sortie de Paul, ou comment deux britanniques fous d'O.V.N.I. se retrouvent propulsés dans une aventure invraisemblable mêlant les services secrets américains,et le plus cool des extra-terrestres!

Étant personnellement friand des deux genres, je dois dire que j'ai été gâté. Le film est réalisé par le très peu connu mais non moins prometteur Greg Mottola, réalisateur du déjà culte Superbad (2007) avec la bande Apatow et du petit bijou indépendant Adventureland (2009) dont vous trouverez la critique sur ce blog. Loin d'être un simple exécutant, Mottola maitrise avec brio l'art du genre et de ses hybridations. Même si Superbad arborait les parures reconnaissables des comédies Apatow et de la touche Seth Rogen, le film bifurquait sans arrêt vers la gravité et la mélancolie pour mieux rebondir. Adventureland, jusqu'à maintenant le film plus personnelle du cinéaste, opérait quand à lui d'une véritable poétique du teenage movie, une réelle réécriture du genre, plus sérieuse, composée de superbes moment de stase.


Avec Paul, Mottola s'est trouvé deux alliés de choix en la personne de Nick Frost et Simon Pegg. Les deux acteurs/scénaristes britanniques et leur réalisateur Edgar Wright ont fait leurs preuves en matière d'hybridation et de détournement de genre. Il n'y qu'à voir Shaun of the dead (réécriture comique du film de Zombie) et Hot Fuzz (réécriture comique du film d'action) pour s'en persuader. Collez donc ces deux énergumènes au scénario et devant la caméra, ajoutez Mottola derrière celle-ci, saupoudrez le tout d'une touche de Seth Rogen (voix off de Paul) et vous obtiendrez cette comédie de science fiction de haut vol, qui n'est autre qu'une véritable avalanche de citations et de référence à l'univers geek/SF et même au cinéma en général.


Mottola et Pegg/Frost ne se contentent pas ici de simplement citer le plus de films cultes possibles, mais de littéralement reproduire certaines figures formelles connus de tous et qui nous relies immédiatement à ce genre de films. Plus qu'une simple parodie, Paul est un message d'amour aux films de Cameron, Lucas, mais surtout Spielberg auquel le film rend hommage de la première à la dernière minute. Et croyez moi tout y est ! : Le martien attachant, la lumière rouge sous la porte, la montagne du diable, jusque dans la reprise même de certains plans, certaines couleurs et même certains mouvements ! Nos amis connaissent leur gamme par cœur et c'est sans effort qu'ils y insèrent leur humour atypique. Absolument tout fonctionne ! Du comique burlesque à la punch - line bien sentie, de la mise en scène spectaculaire à la satire religieuse. Tout ces thèmes et ses formes, en apparence hétérogènes, s'emboitent avec aisance grâce au talent de cette dream-team comique prometteuse.


Plus fort encore, au delà de la puissance comique du film, Paul parvient à nous toucher comme avait su le faire E.T. (1982) avant lui. Nous vivons avec les personnages la naissance de cette amitié incongrue entre un Alien et deux fans de comic books. On oublie vite les images de synthèse car il faut se rendre à l'évidence, ce Paul numérique est une réussite totale, à tel point qu'on jurerai pouvoir le toucher. On en vient à être jaloux de ces deux nerds ! Paul est l'ami le plus cool qui existe. Il vient de l'espace, il parle notre langue, il connait tout les savoirs du mondes et a influencé toute notre culture populaire (Spielberg lui demande des conseils pour réaliser E.T.), il fume des joints, aime se la coller...Croyez moi, après la séquence finale mêlant la bible transpercée d'Hitchcock, l'héroïne musclée de Cameron, l'interminable croiseur interstellaire de Lucas, et la soucoupe multicolore de Spielberg, vous serez bien triste de voir partir ce petit monstre...


Alors courez dans les salles avant qu'il ne décolle, et évitez la voix de Philippe Manœuvre en VF par respect pour les artistes.



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